Présentes sur tous les emballages ou presque, les dates de péremption cadencent notre rythme de consommation. Quelques jours d'échéance pour tel produit, une semaine pour tel autre, trois mois pour celui-là, etc. Et bien entendu, au moment de choisir notre produit à l'épicerie, nous serons tous bien tentés de choisir l'aliment dont la date d'expiration est la plus lointaine.

Mais entre « à consommer avant », « meilleur avant », « emballé le », etc. Qu’est ce que toutes ces indications signifient vraiment? Par exemple, une fois que la date indiquée est dépassée, que faire? Cet aliment devient-il nécessairement impropre à la consommation? Et si je l’entame bien avant sa date de péremption, combien de temps puis-je alors le conserver?
Ce qu’il nous faut comprendre
Avant tout, les dates de péremption ont été instaurées d’une part pour protéger les consommateurs des risques d’une consommation alimentaire dangereuse, mais également pour protéger les producteurs et distributeurs. En indiquant une date après laquelle le système de production agroalimentaire ne recommande pas la consommation du produit, les producteurs et distributeurs se prémunissent contre de possibles altérations, pertes de valeurs nutritives ou de saveurs de leurs produits.
« Meilleur avant » ou date limite de consommation
Il y a une énorme différence entre la date »meilleure avant et la date limite de consommation. Dans le premier cas, la date meilleure avant, cela signifie qu’au-delà de la date, il peut y avoir des changements au niveau de :
- la texture de l’aliment
- son goût
- sa couleur
- sa valeur nutritive.
Il n’est donc pas question de salubrité! Indiquer la date »meilleure avant », c’est un peu de l’obsolescence programmée pour la nourriture.
Les fabricants ne sont pas obligés d’indiquer de date de péremption si le produit a une durée de vie de plus de 90 jours. Par exemple, c’est le cas des pâtes alimentaires, des boîtes de conserves, des sacs de croustilles, des biscuits, etc. Pour reconnaître ces produits, en plus de l’indication « meilleur avant », ce sont bien souvent seulement le mois et l’année qui figurent sur les emballages. Ça incite le consommateur à jeter et racheter le produit qui a dépassé la date. Cela permet aussi aux épiciers de faire une rotation efficace des produits sur les tablettes, etc., mais cela ne signifie aucunement que les produits ne sont plus comestibles une fois passée la date.
Concernant la date limite de consommation, Santé Canada indique qu’elle concerne les préparations pour régime liquide, les aliments utilisés dans un régime de très faible teneur en énergie, les substituts de repas, les suppléments nutritifs et les préparations pour nourrissons. Après la date limite d’utilisation, ces aliments doivent être jetés.
Le cas des aliments potentiellement dangereux
Il est toutefois très important de respecter les délais en ce qui concerne les aliments potentiellement dangereux (APD), soient : la viande, les poissons, les fruits de mer, les œufs, les produits laitiers (sauf les yogourts et les fromages à pâte ferme), les germes, les jus de fruits et légumes frais, les fruits et légumes coupés, les mets préparés ou les aliments végétaux cuits. Bien que nos sens puissent en dire long sur l’état de la plupart des aliments, les ADP peuvent développer des bactéries comme l’E. Coli, la salmonelle ou la listeria n’ont ni goût, ni odeur et ne sont pas visibles. Par conséquent, pour votre santé, suivez à la lettre les indications concernant cette catégorie d’aliment. En cas de doute, on jette!
Pour plus de détails à ce sujet, je vous recommande un article fort intéressant d’Éric Ménard à ce sujet é
Alors, c’est encore bon?
Prenons un instant voulez-vous? Aucune date ne figure sur les légumes en vrac des épiceries? Pourtant, ce sont des produits qui sont dits périssables… Mais nous sommes tout à fait en mesure d’établir de nous-mêmes quand nos légumes sont encore beaux, ou qu’ils sont prêts pour faire un saut dans une soupe ou une purée! Pas besoin de date non plus une fois le pot de crème ouvert pour savoir si elle est encore bonne ou non. L’odeur et la texture ne nous laisseront aucun doute le cas échéant! Nos sens nous offrent une panoplie d’informations.
Mais en cas de moisissures, quoi faire avec nos aliments?
- Si l’aliment contient beaucoup d’eau (ex : tomates, yaourt, purées) : on jette! La moisissure a probablement contaminé tout l’aliment.
- Si l’aliment contient peu d’eau comme des fromages à pâte ferme ou des carottes : on peut couper à 2 ou 3 centimètre autour de la moisissure et manger le reste. Pour être certain, on peut cuire l’aliment, ce qui tuera au moins une partie des microorganismes indésirables.
Pour pousser plus loin votre réflexion concernant les aliments périmés :
- «Meilleur avant, bon après ?» outil de la MAPAQ
- Comprendre les étiquettes de Santé Canada
- Pour en finir avec la date de péremption -Éric Ménard, Tu vas pas jeter ça?


